Le marché

Références :

  • Capitalism and Freedom – Milton Friedman
  • Understanding Michael Porter – Joan Magretta
  • institutdeslibertes.org

Ces derniers temps, nous entendons beaucoup « les marchés font ceci », « les marchés font cela », etc. Je trouvais ces tournures de phrase un peu bizarre. Du coup, j’ai souhaité remettre à plat ma compréhension de cette notion de « marché » et vous la partager.

Qu’est-ce que le marché ?

Pour cela, je vous proposes de repartir d’une image susceptible de parler à n’importe qui : le marché est le lieu où nous achetons des produits. Par exemple, il y a un marché où j’aime bien aller, parce que la fromagère y propose un excellent tiramisu maison, parfois avec des spéculoos, parfois avec de la confiture, etc. Donc le marché, c’est le lieu (et pas une personne) où se retrouvent les acheteurs (qui déambulent entre les étales) et les vendeurs (les marchands derrière leurs étales), l’un pour acheter ce que l’autre vend.

Les principaux acteurs du marché

En fait, nous pouvons affiner notre définition des acteurs du marché, grâce aux cinq forces de Porter :

  • les clients sont ceux qui veulent acheter du tiramisu;
  • les fournisseurs apportent les spéculoos, la confiture, etc. grâce à quoi la fromagère pourrait faire le tiramisu (elle fournit elle-même le lait et le fromage, elle reste fromagère avant tout);
  • les rivaux, ce sont les autres gens susceptibles de proposer du tiramisu, comme la pâtissière ;
  • les substituts proposent d’autres desserts tout aussi appétissants;
  • les nouveaux entrants viennent de s’installer sur le marché, et vont tenter de proposer, moins cher, de meilleur qualité, adresser des demandes plus spécifiques (comme par exemple répondre à une demande de tiramisu oréo que la fromagère ne propose pas).

Aux abords du marché, nous avons d’autres acteurs

Ceux-ci n’influencent les transactions sans être directement dans le marché.

Par exemple, nous avons les banques. Lorsque l’un de nos acteurs à besoin d’investir, il peut faire appel à leurs services pour emprunter de l’argent, qu’il devra ensuite rembourser, plus un taux d’intérêt que la banque fixe en fonction du risque sur notre marché (sait-on jamais ? Peut-être que les gens ne mangerons plus de tiramisu, demain ?). La banque est également l’endroit où nous allons placer notre épargne, en espérant la faire fructifier (et par la même occasion, la banque peut s’en servir pour prêter).

Nous avons également l’État, qui peut réglementer, voir régulier les échanges (par des lois, des normes, des subventions, …). En principe, son but est de préserver la liberté des différents acteurs du marché, ou de répondre à des motivations politiques (parfois idéologiques, mais c’est un autre débat). Ces mesures vont inévitablement brider les acteur du marché, ce qui explique en bonne partie les débats pour trouver le juste équilibre dans les interventions de l’État sur le marché. Nous pouvons aussi parler de la mairie, qui possède la place du marché, et va louer les emplacements selon ses propres critères. À noter également que les taxes et impôts impactent également le marché, mais ils visent surtout à payer les gens qui se trouvent derrière l’étiquette « État », comme par exemple le policier qui patrouille entre les étales, tout en appréciant celui de notre chère fromagère.

Le monopole

À ce jour, la meilleure explication que j’ai trouvé sur le monopole se trouve dans « Capitalism and Freedom » de Milton Friedman. En gros, il faut s’imaginer que notre fromagère soit la seule à pouvoir proposer du tiramisu : il n’y a pas d’autre alternative, pas de concurrents. Un monopole va à la fois réduire la liberté d’échange sur le marché, et créer une situation où un acteur (notre fromagère) dispose d’un pouvoir accru par rapport aux autres. Son influence sur les prix ne sera plus négligeable : elle pourrait fixer le prix du tiramisu à sa guise, influencer le prix des matières premières nécessaires à la fabrication du tiramisu, etc.

Dans un marché libre, une telle situation n’est pas pérenne, car notre fromagère finirait par se spécialiser, et devenir trop rigide pour suivre les évolutions de la demande (le jour où plus personne ne veut de tiramisu, elle aura du mal à s’adapter), et se ferait rapidement grignoter ses parts (ou segments) de marché par ses concurrents (rivaux, nouveaux entrants, etc.).

L’État pourrait également tenter d’intervenir, soit en limitant le pouvoir de l’entreprise en situation de monopole, soit en empêchant les situations dans lesquels un monopole pourrait apparaître. Cependant, il apparaît que les interventions de l’État n’aient pas tellement réussit (comme avec les lois anti-trusts, qui n’ont pas empêché l’émergence de monopoles comme Google, Apple, Microsoft, etc.), ou qu’elle aient même tendance à les favoriser (comme les myriades de restrictions qu’imposent les lois françaises et européennes sur les petites et moyennes entreprises françaises).

Comment se positionner sur un marché ?

Quels clients

Lors de l’analyse du marché, une bonne base est de trouver quels sont les clients qui ne sont pas satisfait de l’offre actuelle, c’est-à-dire trouver un besoin à satisfaire. Ce peut être les gens cherchent du tiramisu oréo, des gens qui ont très faim, à force d’être achalandé par les étales, mais qui ne retrouvent pas tout les bons plats dans les restaurants avoisinants, etc.

Segmenter le marché

Nous pouvons aborder le marché en le segmentant selon ce que nous voulons y apporter. En tant qu’acheteur, c’est ce que j’ai fait en ciblant spécifiquement le tiramisu, parmi tout les bons desserts qu’on peut trouver sur le marché. Une fois que nous avons identifié un besoin, c’est également ce que nous allons faire pour essayer de démarrer sur un produit très spécifique, par exemple le tiramisu oréo. De cette façon, nous allons démarrer sur un besoin spécifique, facile à cerner, avec une clientèle garantie (nous avons mené notre petite enquête juste avant).