Le contexte
“Capitalism and Freedom” (et son complémentaire, plus pratique, “Freedom to Choose”), arrivent à une époque (1970\~1990) où les espoirs fondés sur les modèles russes et chinois s’effritent, où le modèle de socialisme britannique atteint ses limites, et où la politique américaine s’est retrouvée confrontée à la guerre du Vietnam. Les travaux de Milton Friedman apportent alors une alternative à ces modèles.
La citation du président Kennedy “Ask not what your country can do for you ask what you can do for your country” met dans tous les cas l’accent sur le gouvernement : soit dans une attitude paternaliste, soit en tant que maître ou divinité que l’individu doit servir.
Pour un homme libre, dans une société ouverte, le gouvernement est le moyen par lequel il a la garantie d’un héritage et de traditions communes avec les autres individus composant la société dont il est membre.
L’homme libre se demande ce que lui-même et ses compatriotes peuvent accomplir, au travers du gouvernement, pour accomplir leurs objectifs, et surtout pour protéger leurs libertés, sans construire une entité susceptible de menacer cette liberté. Si le gouvernement est nécessaire pour préserver la liberté, il constitue aussi la principale menace à cette liberté, car cela implique de concentrer le pouvoir entre les mains d’un groupe d’individus, les politiques, et l’accumulation de pouvoir va inévitablement créer des menaces pour les libertés individuelles.
La question est donc de trouver un juste équilibre entre l’absence de gouvernement et l’abus de pouvoir. La constitution américaine comporte deux principes qui y contribuent. :
- Le premier limite le rôle du gouvernement à celui de protecteur du peuple des menaces physiques (extérieures comme intérieures) et économiques (respect des contrats, préserver la compétition sur les marchés, etc.). Mais ce principe présuppose l’ascendance du secteur privé sur le secteur public, ce qui permet au secteur privé de s’assurer que le secteur public reste bien dans son rôle.
- Le second impose de redescendre les responsabilités du gouvernement dans ses instances locales, de sorte que si un individu n’est pas satisfait de la situation locale, il peut facilement en chercher une qui lui convient mieux.
Malheureusement, l’efficience du gouvernement réside dans son pouvoir et sa centralisation. Nous obtenons alors des décisions communes, appliquées de façon unilatérale, alors qu’elles apporteront au mieux du bénéfice que pour certains, en un seul lieu et pour une durée limitée.
D’autres part, les grandes découvertes découlent rarement de directives gouvernementales, mais bien plutôt d’initiatives individuelles. Tout au plus, le gouvernement pourrait apporter un financement, comme dans l’exemple de Christophe Colomb et des grands explorateurs (Remarque: voir aussi l’excellente démonstration de l’intelligence scientifique contre l’intelligence bureaucratique de Aberkane dans « Le Triomphe de votre Intelligence »).
Le gouvernement peut également imposer des standards supportant le développement individuel, mais il risque également de brider toute la variété des actions individuelles, essentielles pour l’expérimentation et au final, le progrès.
Ici, il est question du rôle du capitalisme, en tant qu’organisation des entreprises privées évoluant dans un marché libre, pour un système politique garantissant la liberté individuelle.
Un terme plus approprié pour ce mode d’organisation aurait été celui de libéralisme, mais comme l’a identifié Schumpeter, il a été utilisé, puis dévoyé, par ses adversaires, notamment aux États-Unis. Il a également été battu en brèche au cours du XIXè siècle par le “laissez-faire” de l’époque, sorte de paroxysme de la liberté individuelle comme but de la société et du marché libre comme moyen d’interconnexion des états. À partir des environs de 1930, le terme de libéralisme est devenu synonyme de bien-être et d’équité, par le biais du gouvernement, plutôt que de liberté. Cela a entraîné un regain du paternalisme gouvernemental contre lequel s’opposait le libéralisme au siècle précédent, à tel point que ce dernier était maintenant vu comme réactionnaire. De la même façon, autant la politique libérale du XIXè siècle était en faveur de la décentralisation, autant celle du XXè siècle s’est orientée vers la centralisation du pouvoir au niveau de l’État, puis d’organisations supra-étatiques.
Le point de vue libéral
NB: ici, nous prenons le terme de libéral au sens classique, c’est-à-dire du libéralisme du XIXè siècle.
En tant que libéral, nous évaluons les modèles de société sur la base de la liberté individuelle, ou des foyers qu’ils engendrent.
Le libéral ne se préoccupe pas de l’éthique d’un individu (encore plus s’il est isolé), mais des interactions de l’individu avec la société, représentés par deux jeux de valeurs : celles concernant les relations entre les individus, et celles concernant l’exercice des libertés de l’individu.
Le libéral considère l’individu comme étant un être imparfait, partagé entre bien et mal suivant les circonstances et points de vue, et s’efforçant d’éviter le mal autant que possible.
Liberté économique et liberté politique
Malgré certaines idées répandues, il existe un lien étroit entre modèles économiques et politiques. En particulier, le modèle économique va jouer un rôle dans la disposition de la société par rapport à la liberté individuelle, ne serait-ce que par la notion de liberté économique. Liberté économique et politique ne revêtent pas tant de différence, pour l’individu. Bien qu’être restreint par un accès réduit aux moyens financiers (charges, impôts, quotas,…) soit techniquement différent d’une restriction dû à des opinions ou des choix du gouvernement, la fin est la même : ce sont des restrictions de liberté. De même, il est difficile d’établir un modèle politique garantissant la liberté sans un minimum de liberté sur les marchés, comme le permet par exemple le capitalisme compétitif.
Pourtant, le moyen-âge, jusqu’à des époques récentes (certains états totalitaires des XIXè et XXè siècles) pour certains pays, montre qu’il est possible d’avoir un modèle économique libre (représenté par les entreprises privées) sans modèle politique libre. Dans l’histoire récente, nous observons un retour à une forme de collectivisme, notamment depuis les deux guerres mondiales, avec un contrôle accru de l’État dans les affaires économiques et une centralisation accrue de ce contrôle.
Mais les tentatives de planification de l’économie des modèles collectivistes récents ont à chaque fois interféré dans les libertés individuelles, avec des résultats mitigés.
Le rôle du marché : lieu de la compétition
Pour bien comprendre la relation entre liberté économique et liberté politique, il faut d’abord comprendre dans quelle mesure le marché est impliqué dans la liberté économique et la liberté politique.
Le principal problème pour organiser une société est que, d’une façon ou d’une autre, il faudra diviser, spécialiser et donc coordonner le travail. Et pour un libéral, la question est de réussir à réconcilier ce besoin de coordination avec la préservation de la liberté individuelle. Le choix d’organisation se trouve entre, d’une part, une base coercitive et centralisée, et d’autre part, une base de coopération entre individus par le biais d’une place de marché. Pour la coopération, le bénéfice mutuel est essentiel. Et les échanges économiques volontaires entre des entreprises privées constituent ce qu’on appelle le capitalisme compétitif.
Sur le principe, ce modèle de société repose sur un ensemble d’entreprises spécialisées, produisant et consommant les biens les uns des autres par le biais d’échanges mutuellement bénéfiques (les échanges n’auraient pas lieu autrement, d’où l’auto régulation du système). La spécialisation du travail entraîne la création de nouvelles opportunités. L’apparition de la monnaie découle de la complexification de ces échanges.
La qualité d’un tel système est garantie selon deux critères :
- les entreprises sont privées, de sorte que les acteurs sont in fine des particuliers, et
- ceux-ci sont libres de s’impliquer ou non dans un échange, de sorte que chaque transaction est volontaire.
Le rôle du gouvernement sera donc de s’assurer qu’aucune coercition n’existe entre les individus, et que leur implication dans chaque échange soit volontaire. À partir de là, l’organisation même du marché assure lui-même la protection des parties prenantes, du fait même de la concurrence naturelle entre acheteurs, vendeurs, employeurs, employés, etc. sans intervention extérieure. Autrement dit, le rôle du gouvernent sera de définir les règles du jeu et d’en assurer le respect, sans avoir à s’investir dans le fonctionnement du marché. C’est en cela que le marché contribue à la liberté économique.
D’un côté, il n’y a pas de limite au développement économique, de sorte qu’il peut y avoir autant d’entreprises en croissance qu’il y a d’innovation sur le marché. Par contre, il n’y a pas de développement politique, de sorte que s’il y a un acteur qui acquière du pouvoir, ce sera forcément au détriment des autres. De la sorte, si un individu joue sur les deux tableaux (économique et politique), il va forcément concentrer le pouvoir entre ses mains. C’est pourquoi la séparation entre pouvoir économique et pouvoir politique est essentielle.
Remarques :
- d’après la description de Milton Friedman, le socialisme atteint sa limite dès qu’il faut investir pour explorer de nouvelles opportunités, car il faudra alors rassembler des fonds entre les mains de détenteurs du pouvoir politique. Ceux-ci disposeront alors d’un pouvoir accru, créant un déséquilibre dans le système …
- Si des dirigeants du système socialiste sont eux-mêmes conscients du problème, leur solution pour y remédier sera de développer une nouvelle instance, suffisamment puissante pour contrôler les levées de fonds, et donc non seulement on retombe dans le même problème, mais en plus on accroît la complexité du système …
Le rôle du gouvernement dans une société libre : consensus et arbitrage
Pour le libéral, les moyens à garantir sont la liberté de parole et la coopération volontaire. De son côté, le marché permet, dans une certaine mesure, de définir des règles adaptés à chacun. À l’opposé, une décision politique repose sur un choix entre un nombre limité d’options, et la loi qui en découle sera appliqué unilatéralement à tous, même si elle ne conviendra au mieux qu’à une partie de la population.
Cependant, la démarche politique permet de trancher sur les sujets pour lesquels, il est impossible de reposer sur une représentation proportionnelle, sur lesquels il est nécessaire de trouver un consensus : les éléments indivisibles (comme la défense nationale). L’usage de cette démarche doit être limitée au maximum, et seulement s’il est possible d’obtenir un maximum d’adhésion à une vision commune. Plus on se repose sur le marché, moins il est nécessaire de trouver un consensus, et plus on respecte les intérêts individuels. Par conséquent, il sera préférable de chercher en priorité une solution sur le marché, avant d’en venir à un consensus.
Dans le cas où un consensus est trouvé, la loi qui en découle doit pouvoir évoluer. Suivant les cas, les évolutions peuvent être nécessaire dès qu’une minorité s’en retrouve entravée dans ses libertés. À l’extrême se trouve la Constitution dont les règles ne peuvent être modifiés que par un consensus.
Le gouvernement permet d’arbitrer les éventuels modifications apportées aux règles au sein du marché, en se référant à des règles plus générales (lois et constitution), aux coutumes issues de l’héritage, etc. pour cadrer les changements qui en découlent : pour s’assurer que le changement garanti toujours le libre échange, la libre entreprise et la libre expression, et que ces libertés restent équilibrées entre les individus.
Les principales difficultés d’arbitrage, sur les marchés concernent
- la compétition (dans quelle mesure et de quelle façon peuvent-elles se combiner, ou entrer en compétition?);
- la notion de propriété au sens large;
- le système monétaire et les implications qu’il peut avoir (le fait de battre monnaie, et d’en réguler la valeur relativement aux autres monnaies, impacte les échanges sur le marché).
Ce sont les domaines dans lesquels le pouvoir accordé au gouvernement doit être cadré.
L’intervention du gouvernement sera d’autant moins impactante que celui-ci sera local. Un gouvernement global (Remarque : type UE) aura un impact global, et normalisera un grand nombre d’échanges pour les besoins d’un petit nombre. En cas de monopole, l’idéal reste de laisser les entreprises gérer, en comptant sur l’évolution naturelle du marché. En cas d’effets de nivellement (quand un grand nombre d’usagers paient un même tarif pour un service indépendamment de leur usage) l’intervention peut être nécessaire uniquement si elle est locale.
Les principales interventions de l’État à éviter concernent d’une part tout ce qui pourrait borner le coût des biens et services que les entreprises produisent, ou les mécanismes susceptibles de restreindre les activités des entreprises, comme les licences (Remarque : et le plus vicieux c’est le système de subvention, qui va influencer les marchés en fonction de l’idéologie dominante dans le gouvernement…).
Le contrôle de la monnaie
D’aucun accuse les entreprises d’avoir accéléré la Grande Dépression (Great Depression, automne 1929), alors qu’elle est en grande partie dû à des erreurs de gestion (notamment de la masse monétaire) par la banque centrale (sous le contrôle du gouvernement), accentué par le système de la Réserve Fédérale (entre 1930 et 1931) mis en place par le gouvernement américain dès les années 1910. Au final, les erreurs de gestion ont entraîné le rejet de l’or comme base de référence entre les monnaies (Remarque : point de départ, vu que la décorrélation entre l’or et le dollar sera complète en 1971). Cela a également eu pour conséquence la crise de confiance des entreprises envers le système bancaire, et l’effondrement du marché que l’on sait.
Néanmoins, le gouvernement devrait fournir le cadre légal, monétaire et économique, favorisant la croissance de la production par les entreprises. D’un côté, un système automatisé, basé sur l’or, manque de souplesse pour suivre les évolutions du marché. De l’autre côté, un système de type banque centrale a déjà échoué à endiguer la crise de 1929. Le problème de la monnaie, c’est qu’elle est par nature centralisée, ce qui a, historiquement, permis aux détenteurs du pouvoir de jouer sur la valeur de la monnaie (usure des pièces ou planche à billet), au détriment des particuliers.
Historiquement, les monnaies ont toujours reposé sur une commodité, les plus courantes étant l’or et l’argent. Il était alors possible d’altérer la valeur de la monnaie en altérant les pièces. Une commodité automatique permettrait de subvenir à la plupart de ses défauts : il n’y aurait pas moyen de contrôler la production de monnaie, ni d’en altérer la valeur, et il n’y aurait pas moyen d’altérer la transaction qui pourrait être instantanée. La principale limite à cette commodité serait le coût de production et la faisabilité. D’autre part, le support sur lequel repose cette monnaie pour circuler (e.g. billets, etc.) devra passer par des entreprises (voir directement des institutions) spécialisées, eux-mêmes sous le contrôle du gouvernement.
Lorsqu’un particulier dépose de l’argent en banque, celle-ci réinvesti une large partie de cet argent dans d’autres banques ou des actions d’entreprise. Par conséquent, elle ne dispose jamais d’autant de fond que ce qu’elle est supposée avoir. Les entreprises déposent également leur argent en banque, cet argent étant à nouveau en partie investi. Lorsqu’une crise de confiance survient, tout le monde vient réclamer son argent, les banques se retrouvent en difficulté pour récupérer leurs fonds, provoquant la chute à la fois des banques et de la confiance dans le système bancaire.
Malgré la situation dramatique de la première moitié du XXè siècle, il est clair qu’au moins une partie des crises économiques de la période 1920\~1940 sont dues à la gestion de la Réserve Fédérale. Dans l’histoire américaine, la crise de confiance initiale résulte de la prise de contrôle sur la monnaie par la banque centrale, qui en a manipulé la valeur (la confiance dans le système repose sur la confiance dans la valeur de la monnaie). En 1907, un tel cercle vicieux a été évité en suspendant brièvement la capacité à retirer de l’argent, de sorte à circonscrire l’incident à un petit nombre de banques. La Réserve Fédérale a ensuite été créée spécifiquement pour gérer ce genre de situation, avec la main sur la réserve d’or, mais elle a raté le premier test de 1930, où le cercle vicieux n’a été évité que par un arrêt net des banques, malgré les actions qu’à entrepris la Réserve Fédérale. La concentration de pouvoir entre ses mains entraîne une dépendance envers les compétences, la mentalité et les opinions de cette autorité.
Au final, nous ne pouvons nous reposer ni sur un standard automatique basé sur l’or, ni sur une autorité indépendante, pour fonder un modèle monétaire favorisant la liberté d’entreprendre, sans fournir trop de pouvoir pour devenir une menace à la liberté politique. Une solution pourrait être, non pas de se reposer sur des individus, mais sur un ensemble de lois. Celles-ci devraient limiter le pouvoir de l’autorité monétaire. Celles s’appliquant sur les acteurs du système devraient être appliquées globalement, et non pour un acteur spécifique, de sorte que les choix soient favorables à l’individu (en partant du principe qu’il choisira l’option qui lui soit le moins défavorable, et par la même occasion, le moins défavorable pour les autres). Les règles ainsi définies devraient aboutir à un système où l’autorité monétaire se bornerait à fixer un taux de croissance de la masse monétaire de l’ordre de 3\~5% par an, en accroissant cette masse aussi fréquemment que possible (e.g. chaque jour, en suivant le taux fixé). Ceci limiterait l’intervention de cette autorité sur la monnaie, et du gouvernement sur les marchés, à contrôler la dette de l’État. Le niveau de contrôle sur la masse monétaire, et le rythme auquel il devrait croître devra toujours faire l’objet d’ajustements, voir pourrait être remis en cause, en gardant toujours dans le viseur la liberté individuelle, politique et économique.
Marchés et finances à l’international
À l’international, les deux domaines de réflexion sont les relations entre les monnaies locales, notamment la conversion de l’une à l’autre, et les règles établies par les états affectant le marché international.
Le contrôle par l’État sur les transactions à l’international est également une menace pour les entreprises libres susceptibles de dépendre de transactions hors des frontières du pays. Le cas extrême de contrôle consiste à rendre sa monnaie inconvertible vers tout autre monnaie. Cela sera soit le signe d’un totalitarisme, soit d’une crise grave (lorsque l’État empêche les individus de récupérer leur argent en banque, et de facto de le convertir en or, dans le cas où c’est la commodité commune avec les autres monnaies).
Lorsque l’or est utilisé comme une commodité, le Trésor est en mesure de produire de la monnaie pour payer l’or, de sorte qu’aucune dépense n’apparaisse dans les transactions, tandis que la vente se traduit par une réduction du nombre de certificats, sans apparaître dans le budget. Lorsque le Trésor acquiert de l’or à un taux fixe, il aura tendance à en accumuler en quantité tant qu’il paie plus que les prix du marché, et son stock va diminuer lorsqu’il est en dessous des prix du marché. La conséquence en est que les entreprises et particuliers perdront leur confiance en la capacité de l’État à se procurer de l’or, et donc à posséder des réserves de change. De plus, le prix que le Trésor choisit de payer lui permet de contrôler la valeur de sa monnaie. Et le pire survient quand non seulement l’État interdit la possession d’or aux particuliers, mais en plus le rachète à un prix inférieur au marché, sacrifiant ainsi une partie de leur liberté d’entreprendre.
Les habitants et l’État lui-même peuvent être amenés à se procurer des devises étrangères pour acquérir des biens ou services uniquement disponibles dans cette devise, de même que les étrangers vont se procurer de notre devise pour acquérir des biens et services locaux. Si les achats et ventes sont équilibrés, les achats et ventes de notre devise devraient s’équilibrer. Cependant, il n’existe aucune garantie que cet équilibre se fasse naturellement.
Voici quelques alternatives (combinables) pour préserver l’équilibre entre achat et vente de devise :
- La Réserve locale peut être réduite et celles étrangères revues à la hausse, ou inversement, pour rééquilibrer (ajuster le stock d’or ou cumuler de la devise étrangère). Ceci doit être une solution temporaire.
- Provoquer une baisse du prix des biens et services locaux, pour favoriser l’achat de devise locale par les étrangers, et dans le même temps réduire l’attrait des biens et services étrangers pour décourager l’acquisition de devises étrangères. Ce mécanisme peut créer inflation ou déflation, selon les cas, et impacter les emplois.
- Les mêmes résultats peuvent être obtenus en jouant sur les taux de change entre les devises, par le biais de décisions gouvernementales de valoriser ou dévaloriser sa propre monnaie.
- L’État peut également directement contrôler les tarifs et les quotas de bien échangés à l’import ou l’export.
Pour obtenir une solution compatible avec un marché libre, il n’y a que le standard automatique basé sur l’or, déjà vu et déjà disqualifié, ou un système de taux de change flexible, déterminé directement par les transactions sur le marché. Sans intervention du gouvernement. Celà permet de résoudre le problème d’équilibre des paiements en tirant bénéfice de la souplesse du marché libre. Les banques sont généralement opposées au taux de change flexible, car elles aiment avoir un taux fixe, plus facile à manipuler, et sont peu familières des outils qu’implique la gestion d’un marché libre des taux d’échange. D’autre part, cette approche souffre d’une image négative, car elle a souvent été utilisée en dernier recours, face à des crises financières sans précédent. Le fait de laisser le taux de change fluctuer librement ne veut pas dire qu’il sera instable. Le taux sera instable s’il repose sur une structure économique instable. Rigidifier cette structure ne va pas résoudre le problème et uniquement apporter plus de souffrance.
Remarque : dans le cas de l’international, cela implique que non seulement l’État soit stable politiquement et économiquement, mais que les voisins soient également stables économiquement… Ça fait beaucoup de conditions.
Les règles susceptibles de contribuer à la stabilité du marché de l’or et de l’échange de devises.
- L’État n’achète ou vend plus d’or à prix fixe.
- Permettre à tous d’acheter de l’or autant comme un bien que comme une commodité.
- La Réserve (i.e. banque centrale, etc.) devrait être en mesure de disposer de la totalité de son stock d’or.
- N’importe quelle entreprise privée devrait être en mesure de contribuer au stock d’or national.
- Si jamais il existait des restrictions sur la Réserve à disposer de son stock d’or, celles-ci devraient être levées graduellement (e.g. sur 5 ans).
- Le gouvernement ne donne plus de taux de change fixe avec les autres monnaies, et ne devrait plus chercher à l’influencer directement.
Le comportement des autres pays n’aura pas d’influence directement sur l’économie, dans la mesure où autant les entreprises que le gouvernement seront libre d’acheter ou non de leur monnaie.
Le taux de change aurait tendance à se stabiliser naturellement en fonction de l’attrait et la disponibilité des biens et services produits par les entreprises.
Politiques fiscales
La politique fiscale représente les tentatives de l’État pour conserver l’équilibre de la balance commerciale du pays en équilibre, en jouant sur ses propres dépenses. Dans la pratique, cela se traduit par l’ajout d’une perturbation (aléatoire) supplémentaire à un système déjà complexe. C’est comme un conducteur cherchant constamment à corriger sa trajectoire, au risque de finir dans le décor.
L’État peut également prendre à sa charge certaines dépenses normalement à la charge des individus, ou bien investir dans des biens collectifs. Pour cela, il devra soit prélever des impôts, soit imprimer de l’argent. Dans un cas comme dans l’autre, cela se traduira par une baisse des dépenses des particuliers (pénalisée soit par l’impôt, soit par la baisse de valeur de la monnaie).
Remarque : les particuliers seront également pénalisés par le fait qu’une partie de l’impôt sert à payer les agents du service public faisant l’intermédiaire entre le payeur et le bénéficiaire de l’impôt ; et sans parler non plus du système de subvention politiquement orienté …
Remarques sur la question de la confiance et l’idée de commodité automatisée
Aujourd’hui, si une violente demande de fonds (suite à un effondrement de la confiance) devait survenir, une solution version monnaie fiat pourrait être d’imprimer des billets en masse, jusqu’à couvrir toute la demande, mais … La conséquence, ce serait un effondrement de la valeur de la monnaie, de telle sorte que les individus auraient les poches pleines de papier sans valeur.
Avec une monnaie purement virtuelle contrôlée par une banque centrale (€ numérique & co), la valeur ne s’effondrerait à priori qu’à partir du moment où les gens chercheraient à dépenser leur argent. Reste à savoir s’ils pourraient avoir confiance en quelque chose d’impalpable. Reste aussi le problème du contrôle sur une monnaie virtuelle venant des banques centrales (vue la mentalité de subventions et sanctions économiques que l’on voit aujourd’hui).
Autre problème : en dehors de son propre système, cette monnaie virtuelle n’a strictement aucune valeur, surtout avec des voisins s’appuyant sur une commodité comme l’or. En tant que détenteur de notre monnaie virtuelle, nous serions incapable de la convertir vers cette commodité. En effet, c’est là encore une affaire de confiance : la personne échangeant cette commodité contre notre monnaie virtuelle doit pouvoir faire confiance en cette dernière, sinon l’échange constituera une perte sèche à ses yeux (pour rappel, la base pour qu’une transaction ait lieu est qu’elle soit mutuellement profitable).
De ce que nous avons vu, une commodité automatisée, selon Friedman, permettrait de résoudre la plupart des problèmes de monnaie actuel :
- il n’y aurait pas moyen de contrôler la production de monnaie,
- ni d’altérer la valeur de cette monnaie, et
- il n’y aurait pas moyen d’altérer les transactions qui pourraient être instantanée.
La principale limite à cette commodité serait le coût de production et la faisabilité. D’autre part, le support sur lequel repose cette monnaie pour circuler (e.g. billets, etc.) devrait passer par des entreprises (voir directement des institutions) spécialisées, eux-mêmes sous le contrôle du gouvernement.
Notre commodité automatisée résoudrait le problème de confiance, car elle serait non manipulable “by design”, à ceci près qu’on reste dépendant d’une autorité de confiance …
Aujourd’hui, Bitcoin remplit les conditions de commodité automatisée telle que décrite dans ce paragraphe. Il élimine presque totalement les défauts historiques des monnaies-commodités physiques, et des solutions de sur-couche à Bitcoin (i.e. Layer 2, comme Lightning) répondent aux besoins d’instantanéité.
Cerise sur le gâteau : aucune entreprise ou institution ne contrôle (ou peut contrôler) Bictoin, ce qui réduit significativement les dernières barrières à la confiance.
Rôle du gouvernement dans l’éducation
Liberté et intégration
La liberté implique un minimum de conscience de ses actes. Dans le cas d’une trop forte déficience, il reste préférable de s’appuyer sur des institutions gouvernementales (Remarque : Le plus dur restant de juger de l’état de l’individu). Dans le cas des enfants, l’idéal serait de considérer le foyer plutôt que l’individu comme atome de la société. L’inconvénient est que l’enfant possède (dans une certaine mesure) sa liberté propre d’acheter, vendre, de créer ou utiliser, etc.
Aujourd’hui, nous considérons comme acquis le rôle de l’État dans l’éducation, l’amenant à toujours plus de responsabilités. Cette intervention de l’État dans l’éducation peut être abordée selon deux axes : celui de l’effet de voisinage (contraintes qu’imposent les actions d’un individu sur les autres et affectant les échanges), et l’attitude paternaliste requise envers les enfants et personnes irresponsables en général. L’un comme l’autre affectent d’une part l’éducation à la citoyenneté et d’autre part l’orientation (choix de vocation).
L’éducation doit transmettre un minimum de connaissances et un minimum de valeurs communes aux individus, pour permettre un modèle de société démocratique. Le problème de l’effet de voisinage survient parce qu’il est difficile d’identifier précisément qu’elle famille bénéficie le plus de l’éducation. L’État pourrait se limiter à garantir le minimum d’éducation à tout les enfants, mais cela ne résout pas le problème du coût de l’éducation. Celui-ci devrait rester à la charge des parents, avec une aide financière dans les cas extrêmes, en partant du principe que les revenus des foyers les plus modestes devrait croître avec l’amélioration progressive de l’ensemble du système.
La tendance observée serait plutôt à une totale prise en charge de l’éducation par l’État : les bases pour s’assurer que tout le monde bénéficie du minimum, et les hautes études pour garantir l’égalité des chances d’accès aux études. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit au fond d’éviter l’effet de voisinage. La justification ne tient pas pour les études spécifiques à une vocation et l’implication de l’État devrait se limiter au minimum commun.
L’intervention de l’État dans le système scolaire est parfois nécessaires lorsque ce dernier doit renforcer la cohésion de la société autour d’une langue, de coutumes, de valeurs et d’habitudes communes. Une telle situation se produit lorsque le pays fait face à une forte immigration car l’État doit alors conformer les nouvelles populations.
L’intervention de l’État est d’autant moins justifiée que nous remontons vers de plus haut niveaux d’étude, dans la mesure où celle-ci se limite normalement à garantir l’intégration à la société et la responsabilisation (capacité à prendre des responsabilités, des décisions, voir à diriger une communauté).
L’État devrait se limiter strictement à des aides financières aux familles, sans aucune intervention dans le programme des écoles.
Modèle de financement des études
Un modèle viable serait basé sur l’aide au financement des études, les parents seraient alors libres de choisir une école privée parmi celles dont l’État garanti qu’elles fournissent l’éducation minimum nécessaire à la citoyenneté. Les mécanismes du marché permettront alors de garantir la qualité de l’enseignement. Dans le cas de populations défavorisées, que ce soit par leur localisation (e.g. village avec peu de choix), ou par leurs finances, l’aide leur permettrait d’investir dans des solutions pour se rapprocher des bonnes écoles.
Les métiers de l’enseignement sont également confronté — en pire — au même problème que les autres métiers : les salaires sont fixés sur des grilles, basées sur l’ancienneté et les diplômes, beaucoup plus que sur le mérite. Cela neutralise la compétition et l’amélioration de la qualité qui pourrait en découler. La tendance à s’accorder sur les salaires est la même que celle menant à des unions ou monopoles d’entreprise. La compétition aura naturellement tendance à briser ce genre d’accord, à moins que le gouvernement lui-même les appuie.
Remarque : pour résoudre le problème d’adapter l’enseignement de l’école aux attentes d’une partie des parents, la solution serait le développement d’un plus grand nombre de petites écoles. Ce système serait par ailleurs favorable à une éducation de meilleure qualité. Quant à trouver les enseignants, ils seraient directement payés par les parents, donc motivés par la qualité.
Pour les plus hauts niveaux d’étude et les écoles professionnelles, elles peuvent être vues comme un investissement de la part de l’étudiant pour atteindre des postes dont la rémunération est à la hauteur de la qualité de service qu’il est capable de rendre.
La difficulté pour l’entreprise est d’avoir la garantie d’un retour sur investissement à l’embauche d’un employé, qui sera de fact moindre qu’avec du matériel. Une imperfection du marché sur les emplois a mené à une sous-estimation des investissements en matière d’embauche, menant à une forme d’intervention de l’État. Celle-ci devrait alors se limiter à un système de prêt annuel, où l’État avance à l’étudiant le prix de ses études, et l’étudiant rembourse ce qu’il n’utilise pas pour ses études, et le reste échelonné dans le temps. De la sorte, il s’est au final financé ses études, et c’est le retour sur son investissement — la qualité du poste obtenu — qui lui permet de rembourser. La difficulté de ce système réside dans l’estimation de l’avance que l’État doit fournir : elle dépend de l’école (privé) et des moyens dont dispose l’étudiant au départ. Le mieux sera donc de déléguer la gestion du système de financement à des institutions privées.
Capitalisme et discrimination
Le remplacement de l’arrangement sur la base du statut a été une étape dans la libération des serfs. L’existence de marchés ouverts aux minorités religieuses (Remarque : juifs, ou protestants, dans le cas de la France) leur a permis de prospérer malgré la discrimination religieuse de l’époque, tandis que les restrictions sur ces communautés venaient régulièrement des gouvernements.
Les communautés minoritaires ont souvent imputés leurs limitations au système capitaliste, alors que c’est le marché libre qui tend à réduire les inégalités de traitement en séparant l’activité économique de l’activité politique. Celà découle du fait qu’il serait contre-productif pour une entreprise de faire valoir des préjugés dans le choix de ses fournisseurs quand ils vont à l’encontre de ses bénéfices : la discrimination entraîne un coût supplémentaire.
Il n’en est pas de même pour les biens ou services où les goûts jouent un rôle (comme avec les œuvres d’art, ou les performances artistiques). Dans l’idée d’une société libre, les goûts et opinions pourraient faire l’objet de discussions, et c’est par la persuasion que nous pourrions les faire évoluer, plutôt que par des moyens coercitifs.
Lorsqu’un commerçant est amené à faire des choix sur la base d’opinions ou préjugés, cela découle d’opinions partagés avec la communauté : la majeur partie de ses parties prenantes partagent les mêmes opinions. Les choix découleront donc de la cohésion de groupe. Forcer le groupe à faire des choix à l’encontre de ses préjugés va ruiner l’activité des entreprises. Les convaincre en leur prouvant les bénéfices de ces choix accroîtra l’activité de ces entreprises, si le bénéfice est réel (autrement cette communauté refusera le choix ou reviendra en arrière, naturellement). Il suffit qu’un seul membre de la communauté acte différemment des autres, et en tire bénéfice, pour que la graine du changement soit plantée.
À noter que l’opposé est également contre productif : une loi forçant à privilégier des services issus de la communauté va défavoriser cette communauté par rapport à l’extérieur. L’émergence de ce genre de privilège sur un marché sera plutôt symptomatique d’un monopole, auquel cas c’est contre le monopole qu’il faut lutter.
« Il est souhaitable de laisser les hommes suivre la voie de leur propres intérêts car il n’existe aucun moyen de prévoir où ils vont sortir. » Milton Friedman.
Remarque : voir aussi Libre-Échange de Bastiat.
Monopole - La responsabilité sociale du commerce et du travail
Sur un marché libre, la compétition est impersonnelle : elle repose sur l’abondance d’alternatives, non sur une rivalité directe. Personne ne dicte les prix ; chacun s’adapte au marché et innove pour attirer les clients. La compétition parfaite est un idéal théorique ; en pratique, un léger pouvoir de marché existe, mais il doit rester diffus et négligeable.
Le monopole surgit quand ces alternatives disparaissent, permettant à un acteur de fixer prix et quantités (Remarque : voir ses propres règles). Il restreint la liberté d’échange et concentre un pouvoir coercitif. Ses causes principales sont techniques, collusives ou (surtout) gouvernementales. Parmi les monopoles, le privé non régulé est généralement le moins nocif, car le plus vulnérable à l’innovation et à l’entrée de concurrents ; les monopoles publics ou soutenus par l’État sont les plus durables et dangereux.
Les « neighborhood effects » (externalités) désignent les impacts non consensuels d’une action privée sur des tiers (ex. : pollution, ou bénéfices sociétaux de l’éducation). Ils justifient une intervention étatique ciblée, mais toujours sous la contrainte stricte de minimiser la perte de liberté. Toute extension du gouvernement au-delà de ces cas rares menace le système de coopération volontaire qui fonde à la fois la prospérité et la liberté politique.
Monopole dans l’industrie
L’essentiel est d’être capable de relativiser cette forme de monopole. Sur un marché donné, il y aura toujours un petit nombre d’acteurs sensiblement plus puissants que les autres ; mais ceux-ci seront sensiblement plus nombreux, de sorte à contrebalancer l’avantage des géants. La difficulté à évaluer une situation réelle est que nous ne disposons que de modèles théoriques, dont l’usage est subjectif : l’un considérera telle situation comme étant un monopole, tandis que l’autre y verra une compétition libre. D’autre part, l’accroissement des grandes entreprises reflète également l’accroissement du marché, qui se trouve être plus important, encore, et ces entreprises tendent à attirer d’autant plus l’attention que les petites entreprises qui gravitent autour. Enfin, nous avons tendance à nous focaliser sur les marchés qui nous impactent directement (internet, multimédia, automobile, etc.).
Monopole du travail
L’emprise des syndicats sur le marché du travail est également largement surestimée. Relativement peu de gens sont impliqués dans un syndicat, ou même syndiqués. Ils sont néanmoins capables d’avoir un effet sur les salaires, au détriment des entreprises et des personnes non syndiqués. Augmenter les salaires de certains va mécaniquement abaisser les recrutements, car les entreprises devront investir plus pour un seul poste ; les gens se retrouvent à chercher ailleurs, pour un salaire moindre, car l’offre remonte tandis que la demande n’a pas évolué. Le bénéfice des entreprises est également impacté, car les salaires augmentent mais pas les bénéfices, et donc leur marge de manœuvre pour investir sera réduite.
Monopole issue du gouvernement
Le gouvernement tend à imposer son contrôle sur des secteurs comme la poste, la production d’énergie, l’entretien des routes, l’eau, etc. Cela se fait par le biais de taxes comme la TVA. Elle finance également la recherche, devenant cliente, parfois unique ou majoritaire, sur certains marchés. Dans les faits, le contrôle du gouvernement se fera plus indirectement (par la régulation, les taxes, les subventions, les licences, les droits d’auteur,…) que directement (comme acteur majeur du marché).
Les licences et droits d’auteur occupent une place un peu particulière, car ils jouent également sur le tableau de la propriété. Ici, la question sera plutôt de savoir si le gouvernement doit être impliquée pour renforcer le droit de propriété ou non. Remarque : pour le coup, les licences libres permettent de préserver la paternité, et donc la propriété, d’une œuvre ou d’un logiciel, sans pour autant bloquer le marché en interdisant l’exploitation de la propriété.
La tendance sur les marchés serait à un accroissement du contrôle par les gouvernements, bien qu’il reste relativement réduit (¼ du marché selon M. Friedman), et les situations de monopole également (également ¼ du marché selon M. Friedman).
Remarque : le fait est que l’accroissement se poursuit, aujourd’hui, avec un rapprochement entre gouvernement et entreprise en situation de monopole ; et parmi ces dernières, un certain nombre d’entre elles occupent une position stratégique (contrôle de l’information, donc de la connaissance, cf. YouTube, les réseaux sociaux, etc.). D’autre part, les entreprises ont tendance à adopter des politiques antilibérales. Par exemple en restreignant l’usage libre de leurs produits pour forcer un usage payant, ou en imposant toujours plus de contrôle sur l’usage des produits.
Monopole d’origine technique
C’est le cas de figure déjà vu au chapitre 2. Il découle de contraintes techniques, comme l’acheminement de l’eau à une communauté donnée. Le moins pire reste donc de ne pas réguler le marché, et compter sur son évolution naturelle pour créer des opportunités de concurrence. À noter également qu’il y a relativement peu de domaine où ce genre de monopole est inévitable.
Remarque : un exemple de l’inanité de l’intervention du gouvernement dans une situation de monopole est la création d’une pseudo concurrence autour d’EDF. D’une part, les concurrents se fournissent chez EDF a tarif avantageux, mais en plus ils sont subventionnés pour avoir des prix plus faible ; au final, EDF s’effondre et les prix de l’énergie en France explosent quand même … “Grâce” aux taxes.
Monopole issue de l’assistance, directe ou indirecte, du gouvernement
Probablement la plus grande source de monopole. En plus des conséquences évidentes de la régulation des prix du marché, les taxes et impôts ont des conséquences moins évidents. Ils ont tendance à favoriser les entreprises déjà établies par rapport aux nouveaux entrants, les premiers étant déjà rentables, tandis que les seconds voient une part conséquente de leurs investissements absorbés par les taxes et impôts. Cela a également forcé les entreprises à se diversifier, car ils ont dû multiplier les débouchés pour assurer un minimum de rentabilité, malgré le poids des charges (Remarque : du coup, les entreprises qui ont réussit à passer le cap, ont fini par se retrouver à croître en puissance sur de nombreux marchés).
D’autres parts, les investisseurs sont également bridés par les taxes et impôts, et donc frileux à investir dans de nouvelles entreprises, où les garantis de retour sur investissement sont plus faible que sur des entreprises établies (i.e. avec des moyens limités, on va d’abord sacrifier ce qui est le moins sûr et assurer en priorité notre zone de confort).
**Monopole issue de connivences naturelles entre certains acteurs (généralement majeurs) du
marché**
Ce type de monopole aurait tendance à être plutôt de courte durée, seulement le temps du bénéfice commun, et au final plutôt avantageux pour les nouveaux entrant, car la collusion se fera au bénéfice des entreprises qui s’entendent, pas au bénéfice des clients et utilisateurs. Ici, le risque qu’apporte l’intervention du gouvernement, c’est qu’il entérine par une loi ce qui était à l’origine le fruit d’un accord entre certaines entreprises, ce qui va finalement renforcer, voir pérenniser leur collusion : de nouveaux entrants qui chercheraient à tirer bénéfice de la situation seraient obligés de se conformer à une décision qui favorise les acteurs déjà établis, et cela aurait tendance à verrouiller le marché.
Remarque : on a des exemples avec la standardisation de certains protocoles informatiques. Heureusement, la porte reste ouverte à de nouvelles innovations, et la plupart des standards se présentent plus comme un cadre souple qu’une contrainte forte.
La première chose à faire serait d’éliminer toutes les lois supportant, directement ou indirectement, les monopoles existants, quelques soient les marchés (y compris le marché du travail). Elles devraient se limiter à garantir le respect de la propriété privée et préserver les activités privées de toute interférence extérieure au marché libre. Les taxes aux entreprises devraient disparaître, surtout celles susceptibles de les restreindre dans leurs investissements. Ceux-ci devraient par contre être transparents pour favoriser la démarche d’investissement.
Responsabilité sociale des entreprises
La notion de responsabilité sociale a été distordue : dans le cas du responsable d’une entreprise, elle devrait se limiter à s’engager, autant pas son activité que par ses ressources, dans la compétition libre et ouverte, sans fraude ou supercherie, et pour accroître ses profits (Remarque : cf. Max Weber, pour la motivation à accroître ses bénéfices, selon l’éthique protestante). Ceux-ci doivent se faire dans les intérêts de ses parties prenantes (e.g. utilisateurs, clients, salariés, responsables, partenaires, fournisseurs, investisseurs, …).
Étendre les responsabilités sociale au delà de son entreprise, c’est les étendre au delà du marché, et donc impacter la liberté du marché. Cela va entraîner une forme de régulation, avec pour conséquence une perte de valeur des produits, du travail, et pourra amener à l’émergence d’un marché parallèle, qui lui-même ne respectera pas les règles. Prendre des responsabilités au delà de celles de son entreprise revient à s’imposer une auto régulation des prix sur le marché. Si ces responsabilités sont imposées, on réduit la liberté d’entreprise, et nous dirige vers un système de contrôle centralisé.
Dans l’absolu, la contribution sociale devrait plutôt être de la responsabilité de l’individu, celui qui dispose de la propriété dans le cas d’une société libre.
Le permis d’exercer son métier
Guilde et licence
Le système de guilde médiéval constituait une restriction à la liberté d’entreprendre. Sa disparition a été un pas en avant vers une société libérale, où n’importe qui peut choisir son activité sans avoir à rendre compte à une autorité plus ou moins étatique. Malheureusement, des systèmes de licence sont revenus, entraînant une régression et un retour du contrôle. Si le mécanisme de licence est déjà problématique en soi, il soulève également une autre classe de problèmes.
Dans l’ancien système de guilde, les contraintes à l’exercice d’une activité découlent beaucoup plus des coutumes sociales que d’une décision politique. Pour le système de licence, comme dans le cas des quotas d’importation, des restrictions et taxes, il s’agit d’un contrôle direct du gouvernement sur l’activité individuelle.
Dans la pratique, les personnes responsables de l’attribution des licences sont des experts du métier à mi-temps, dont la décision repose très peu sur les qualités professionnelles des candidats : les décideurs sont facilement influencés par leur caractère, leurs opinions (politique ou autre) et leurs émotions du moment. D’autre part, nous sommes naturellement plus intéressé dans notre propre activité, en tant que producteur (généralement sur un type de produit précis) qu’en tant que consommateur (généralement de milliers, voir plus, de produits différents), ce qui nous ramène au même problème que la collusion pour fixer les tarifs (centré sur les intérêts des producteurs plutôt que des consommateurs).
Trois niveaux de contrôle
- Enregistrement : pour être identifié comme pratiquant d’une activité. Aucun contrôle n’est appliqué à l’exercice de l’activité.
- Certification : une autorité gouvernementale certifie que l’individu est qualifié pour cette activité, par le biais d’un concours ou d’un examen. Cela n’empêche pas de pratiquer sans certification, mais ceux qui l’on peuvent la faire valoir comme garantie de leur expertise.
- Obtention de licence : inclut une demonstration des compétences auprès d’experts. La licence est alors obligatoire pour exercer.
Du point de vue du gouvernement, l’enregistrement sera un moyen de contrôle, de taxation, ou pour protéger les consommateurs contre la fraude. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une situation similaire à celle d’un contrat, et le libéral attend du gouvernement qu’il force le respect du contrat.
Pour ce qui est de la certification, il existe des d’entreprises capable de délivrer des certificats de qualité reconnue, aussi bien pour des produits que pour les individus. La certification privée soulève les problèmes d’effet de voisinage et de monopole technique déjà vu, avec les solutions similaires déjà vues. Ce système reste le meilleur compromis entre la garantie de qualité et la prévention du monopole, car il laisse suffisamment de poids à ceux qui seraient privés de certification pour faire pression sur le marché et résorber un éventuel monopole de certifiés.
Le système de licence va encore plus loin à contraindre l’accès au marché pour de nouveaux entrants, tel que déjà vu plus haut. Un autre argument consiste à vouloir protéger l’utilisateur contre sa propre incompétence/ignorance, vis-à-vis de l’expert en face, la licence devenant une garantie de son expertise. Dans ce cas là, la vraie solution serait de s’assurer que le client d’un service soit suffisamment bien renseigné et dispose de suffisamment d’informations pour faire un choix éclairé de fournisseur du service (Remarque : typiquement le cas des licences ouvertes et libres). Le système de licence permet de restreindre l’exercice d’une profession exclusivement à ceux atteignant un certain niveau de compétence, mais au détriment de la disponibilité de professionnels. Contrôler la qualité nécessite donc quasiment l’omniscience de l’organe de contrôle, pour être capable d’ajuster le niveau de compétence tout en maintenant l’accès au service… Ce contrôle restreint également la capacité d’innovation en forçant la standardisation de la façon de pratiquer, car le système de licence donne suffisamment de pouvoir à l’entité en charge des licences.
Au final, même sur des secteurs sensibles comme le domaine de la médecine, un système sans restriction — autre que la responsabilisation par la condamnation de la fraude ou la négligence — apporterait le développement d’une plus grande variété dans le système de santé, plus d’innovation, et un accès facilité au système de soins.
La garantie de qualité peut être assurée par le biais de places de marché tels que les grands magasins ou, plus généralement, les revendeurs. Leur réputation va déteindre sur les produits et services qu’ils revendent, et cette réputation va servir de garantie de qualité. Les places de marché vont naturellement chercher les produits et services de meilleure qualité pour renforcer leur réputation, et les experts vont chercher à améliorer la qualité de leurs services pour atteindre des places de marchés plus réputées.
Répartition des revenus
Le développement du sentiment collectiviste en occident s’est traduit dans la croyance en la nécessité d’une répartition égale des revenus, par le biais du gouvernement.
De l’éthique de la distribution
Si nous voulons garantir un traitement équitable, les revenus devraient être en rapport avec la valeur produite, la complexité du labeur et la prise de risque. La majeur part de l’inégalité de paiement des revenus découle de tentatives pour égaliser les différences, minimiser la prise de risque, ou linéariser les différences de potentiels (compétences et possessions).
Nous avons naturellement tendance à considérer comme inégale la différence de biens et de moyens initiaux (par opposition aux biens et moyens acquis par soi-même, e.g. apprentissage, investissement personnel, etc.). On va regarder différemment une personne qui héritera au travers d’une formation, de la reprise d’une entreprise, ou de biens matériels (propriété). Pourtant, dans les trois cas, il s’agit d’un héritage. En réalité, il n’y a pas lieu de juger de l’éthique, le choix étant personnel et le capitalisme n’étant pas concerné par la question d’éthique par lui-même. Une bonne façon de comprendre est d’imaginer qu’on se retrouve soi-même en possession de quelque chose en plus des autres et que ceux-ci nous forcent à partager (quoi qu’on aurait fait naturellement).
Remarque : voir Max Weber sur l’esprit du capitalisme et l’éthique protestante. C’est la morale et les croyances qui définissent la conception personnelle de l’éthique, qui reste donc une affaire personnelle.
De la distribution selon la production
Chaque individu participe à un échange sur le marché parce qu’il espère y obtenir ce qu’il souhaite, pas pour ce qu’il peut produire. C’est la récompense attendue, obtenir ce qu’il souhaite, qui motive l’individu à produire, et donc à coopérer dans l’échange. Obtenir un paiement contre valeur produite est un moyen de garantir cette production sans contrainte, tant qu’il respecte le jugement de valeur propre à la société.
La critique marxiste part du principe que le labeur est exploitée. En ce sens, il considère d’une part que ce labeur se réduit à la production de valeur ; d’autre part, il oublie les autres contributions, y compris des générations précédentes (i.e. la valeur produite est la somme de toutes les contributions dans le temps). Dans ces conditions, les derniers contributeurs ne prennent part qu’à une partie de la valeur produite, et ce sont les générations passées qui sont exploitées.
De la distribution des bénéfices
Le capitalisme est caractérisé par l’inégalité de revenu et de richesse. Plus un pays est avancé dans le capitalisme, plus la part des revenus payés découlant du capital est petite face à celle payées pour les services rendus par les individus. Ces pays disposent bien d’un capital accrue, mais la valeur produite par les individus est encore bien supérieure en proportion (Remarque : autrement dit, la qualité de la valeur produite est telle que les clients disposent d’autant plus de moyens pour investir dans les services correspondants). La réussite du capitalisme n’est pas l’accumulation de biens, mais la capacité offerte à chacun de se développer.
Le capitalisme a également montré sa capacité à relever le niveau des classes modestes et à faciliter l’accès à des produits toujours plus sophistiqués (technologie & co.) au plus grand nombre. La société capitaliste favorise également la mobilité, offrant l’opportunité à chaque individu de remédier aux inégalités en cherchant une position qui lui soit plus avantageuse.
Les mesures gouvernementales pour influencer la distribution des revenus.
Il s’agit pour l’essentiel de l’impôt graduel sur les revenus et de la taxation à l’héritage. Ces systèmes ont encouragé les discriminations (décourage l’accès aux activités les plus taxées), et toutes les entourloupes possibles et imaginables pour esquiver les taxes et impôts (jouer sur le décalage entre les marches du système graduel, sur les sources de revenu, etc.). Elles créent également des inégalités d’imposition entre des personnes au statuts équivalent. Le système tend également à décourager la prise de risque en bridant l’espoir de retour sur investissement, ce qui favorise les fortunes déjà établies dans la prise de risque, et donc favorise le développement de situation de monopole.
Un système plus libéral serait d’abolir à la fois le concept de graduation (tout le monde au même taux) et d’éliminer tout les motifs d’exemption. Les corporations devraient attribuer leurs revenus à leurs actionnaires, qui aurait alors à les déclarer sur leurs revenus imposables. Un tel système serait également plus simple et moins coûteux à maintenir.
Les allocations sociales
Toutes les mesures sensées favoriser le bien-être de certains groupes, comme la sécurité sociale, les logements sociaux, les salaires minimums, les programmes d’aide, … Ce sont des mesures visant (officiellement) à aider les populations les plus modestes. En plus de traduire une attitude bien souvent paternaliste du gouvernement à l’égard du peuple, elles ont plutôt tendance à avoir l’effet inverse.
Le problème du paternalisme est qu’il nécessite une attitude arrogante, de la part du gouvernement, car le système de contrôle suggère que le contrôleur sais mieux que le contrôlé ce qui est bon pour lui. Le système libéral suppose que chaque individu a l’humilité d’admettre qu’il peut avoir tort; il laisse chacun faire ses propres choix.
Elles vont entraîner un phénomène de discrimination (e.g. logements “réservés aux pauvres”), disqualifier certaines populations sur le marché du travail en trafiquant leur valeur (impossible de pourvoir un poste sur valorisé car l’entreprise se retrouve désavantagée sur le marché par ses coûts), voire les pousser à se mettre en situation illégale (Remarque : ça favorise également l’attitude d’assistés de certaines populations dépendantes du système …).
Certaines mesures peuvent découler d’un déséquilibre dans la représentation des populations dans les assemblés, parlements, etc. (Remarque : et c’est encore pire quand la majeure partie des populations ne sont pas représentées…). Celles-ci vont alors chercher à se favoriser au détriment des autres (cf. conséquences du système de licence professionnelle). Un problème similaire de monopole découle aussi du rassemblement des experts sous la même autorité ; ceux-ci vont alors faire collusion contre l’intérêt des bénéficiaires.
La plupart des systèmes de redistribution (type retraites) posent des problèmes d’équilibre entre rentrées et sorties d’argent (e.g. si le nombre de bénéficiaires explose par rapport au nombre de contributeurs). Ils posent également le problème des conditions pour bénéficier du système, nécessitant la mise en place d’une usine à gaz, pour mettre en place (sans parler des questions d’éthique que cela soulève), puis contrôler le respect de ces conditions. Ces systèmes supposent également d’avoir une vision claire sur le long terme (plusieurs décennies dans le cas du système de retraite), pour être capable d’échafauder un système durable.
Dans ces domaines encore, nous pouvons tirer profit du marché pour favoriser la liberté de choix individuelle, et de la compétition pour accroître la qualité des offres.
Soulager la pauvreté
La pauvreté est une notion en partie relative. De fait, de nombreuses personnes se trouvent en situation de pauvreté, selon nos standards, y compris dans les pays riches. Historiquement, la tradition encourageait l’œuvre de charité privé. Avec le temps, plus les systèmes d’allocation issue du gouvernement se sont développés, plus les actes privé de charité ont décliné.
Un système d’allocation envisageable consisterait en un seuil, au-delà duquel l’individu alimente le fond d’allocation, et en deçà duquel il est bénéficiaire. Des ajustements sont envisageables pour couvrir les frais médicaux. Le seuil serait défini par la communauté sur la base de ses possibilités. Un tel système limiterait l’intervention du gouvernement à son strict minimum, tout en éliminant la majeure partie de la complexité et du coût des systèmes existants. D’autre part, un système de versement direct d’argent laisse les bénéficiaires libres d’en disposer selon leurs besoins (et priorités), sans paternalisme du gouvernement.
Le seul inconvénient reste politique, car les individus payant ces taxes sont aussi les votants : il restera toujours un risque qu’un groupe cherche à tirer bénéfice du système, au détriment des autres (Remarque : il pose aussi le problème de la transparence sur les revenus … D’un côté, cela entraîne un risque de fraude, et de l’autre, cela peut servir de justification à un système de licence ou certificat, etc.).
Libéralisme et manie égalitaire
Partant du postulat que chaque individu est différent, le libéral insiste avant tout sur l’importance d’une équité en droit et en opportunité, car ils lui garantissent l’expression de sa liberté, de contribuer, en quantité et en qualité, comme il le souhaite, à la communauté. Il verra l’équité matérielle comme un bénéfice annexe du fonctionnement de la société libre.
Le libéral préférera de loin l’acte de charité privé et librement consentie (comme marque d’un bon usage de sa liberté) à la contrainte d’une taxe. Il appréciera les mesures décourageant le monopole et favorisant un marché libre, ou encourageant la liberté individuelle.
Il ne pourra pas accepter l’idée de déposséder l’un au bénéfice de l’autre, ceci étant un acte égalitariste à l’opposé du libéralisme.
Conclusion
L’attrait du collectivisme pour certains intellectuels découle d’une comparaison entre un idéal et la réalité. L’idéal est une vision idéalisée du communisme, tandis que la réalité est celle du capitalisme à l’œuvre. Les limites du collectivisme et de la centralisation du pouvoir ont déjà été explorées à maintes reprises, dans le passé. Aujourd’hui, nous pensons pouvoir faire mieux grâce aux moyens techniques. Mais si nous comparons l’application réelle des deux systèmes, nous verrons que le capitalisme reste meilleur pour préserver la liberté individuelle et le progrès de la société libre.
La plupart des mesures de contrôle eurent des effets à l’opposé des attentes, favorisant les inégalités entre les groupes, accentuant des crises ; et renforçant des situations de monopole à cause desquels les portes de certains marchés sont fermées aux nouveaux entrants.
Il reste néanmoins quelques bénéfices au maintien du gouvernement, comme sur des sujets nécessitant un investissement massif (e.g. l’exploration spatiale). Le gouvernement est également nécessaire pour fournir un cadre sécurisé à la société libre, typiquement avec la force militaire. Le système de santé, ou le système scolaire, malgré leurs nombreux défaut sur lesquels le marché libre pourrait contribuer, ont quand même apporté leurs bénéfices. Mais les réels progrès de la société à proprement parler découlent de l’activité sur le marché libre.
L’une des principales raisons pour lesquelles les mesures gouvernementales ont échouées est qu’elles ont tenté d’imposer un supposé intérêt commun à l’intérêt individuel de chaque personne. Et les individus font preuve d’une force de créativité hors du commun, pour promouvoir leurs intérêts et mener leur vie, chacun selon ses propres valeurs. Et ce parce qu’il s’agit des valeurs pour lesquelles chacun est prêt à sacrifier sa vie.
Ces valeurs sont clairement supérieures aux valeurs matérielles : il s’agit de ces valeurs qui motivent les individus à donner, s’investir dans des actes de charité, d’éducation, et religieuses. Une société libre facilite précisément l’expression de ces valeurs.